UNE SOIRÉE DE CLOWNS COMPLÈTEMENT DÉCHAÎNÉE

«Le clown est libre de ses expressions et son devoir est de le faire avec assurance!»


















J'étais des plus heureux lorsque James Keylon m'a demandé de participer au cabaret les clowns du vendredi 13 mai dernier, dont il a assuré la mise en scène. Je venais tout juste d'entrer dans la salle où se tenait le deuxième brunch clownesque. J'étais également très nerveux, parce que je n'avais pas mis les pieds sur une scène depuis 19 mois, une première dans toute ma carrière. Je cherchais ma pertinence, je me devais de retrouver ma confiance et être le clown que je suis. J'en suis touché et surtout, je lui en suis très reconnaissant.

Une soirée cabaret clown est par définition éphémère. C'est un spectacle qui n'existera qu'une seule fois. Vendredi dernier, c'est une ambiance survoltée et très participative qui a donné le ton dès les premiers instants, dans la très pittoresque et fort sympathique salle du deuxième du chic Café Cléopatra. Le quatrième mur propre au jeu théâtral est tombé rapidement, la proposition artistique étant savoureuse à souhait!

Ce sont assurément les rires du public qui battent la mesure du numéro et donnent le rythme aux clowns. Ceux-ci pratiquent l'art de la spontanéité, de l'écoute du public; ils sont les rois de la piste au cirque, qui lui est le théâtre de l'improvisation.C'est à la fois un lieu propice à la découverte, une piste de lancement de jeunes clowns, un chantier de création, un lieu d'exploration, une occasion de collaborations improbables, un univers de spontanéité où le clown prend vie et existe, puisqu'il y trouve enfin son public. On y fait le plein de rencontres nouvelles, on renoue de vieilles amitiés, ou encore on profite de la situation pour tisser des liens pour du travail éventuel.

Organiser un tel spectacle n'est absolument pas une mince affaire. Imaginez une pléiade d'egos démesurés (condition première du clown) dont il faut savoir habilement canaliser l'énergie créatrice et la conjuguer à des propositions artistiques fort différentes. Les nouveaux nez y côtoient les vieux routiers, sur cette scène aux allures tant vaudevillesques que burlesques. Soizick Hébert (Jackie la musicienne) et Mélanie Raymond (Babette la technicienne-régisseuse), ont consacré de nombreuses heures de travail d'écriture afin de monter la trame narrative du spectacle, à savoir les péripéties et maladresses de Johnny Sunshine (Jean Saucier), le maître de cérémonie absent dû à ses innombrables malchances, qui ne se pointera que pour conclure la soirée!

Soizick est d'une grande aisance et d'une vivacité d'esprit, elle a porté toute la structure du spectacle, tout est étant complètement déjantée. Un réel plaisir que de la voir collaborer avec tous, dans l'intérêt commun. J'ai un sérieux faible pour Mélanie Raymond, dans le sens qu'elle est résolument ma clownesse favorite depuis plusieurs années. Ses performances sont toujours empreintes d'une intensité, d'une justesse et d'une rigueur. On s'y attache, mais surtout, on peut s'identifier à son personnage très facilement. En fait, elle s'interprète elle-même, en y ajoutant une dose de 100 000 volts. Bien qu'elle assure les liens du spectacle pour une première fois, c'est tout un exercice de style qu'elle a réalisé avec brio. Tout au long,elle fut soutenue par deux « techniciens » résolument maladroits, pour le grand plaisir de tous, les forts sympathiques Étienne Bordeleau et Jan Dutler.











Dans l'ordre: Soizick Hébert, Mélanie Raymond Photos: André Bouchard


Julie Dionne a démarré la soirée avec son tout premier numéro de clown en solo, de ballet classique et de manipulation de cerceau. Le ton était donné, elle a réussi très fortement cette nouvelle expérience et le public fut conquis. Tam & Phil, un nouveau duo composé de Philippe Trépanier et de sa douce Tamara Bousquet, nous ont offert une hilarante performance de tir de sarbacane. L'intensité était très forte, surtout lorsqu'un morceau du casque de protection s'est réellement brisé, et que Philippe a décidé d'assumer le danger en tenant la pomme-cible dans sa main. Heureusement qu'elle n'a pas réussi du premier coup, puisque le public voulait qu'ils réussissent ce que d'aucuns n'auraient eu le courage et l'audace de faire. Connaissant très bien Philippe, il a vraiment risqué sa main pour obtenir un succès. Et cela a conclu la première partie de manière majestueuse. Ceux qui connaissent le duo français Shirley et Dino y verront sans aucun doute un lien de parenté, avec une






couleur toutefois bien à eux.




Dans l'ordre: Julie Dionne, duo Tam & Phil Photos: André Bouchard


Krin Haglund, une artiste accomplie qui fut l'ange de la distribution originale de Rain du Cirque Éloize, interprète une femme aussi coquette que légèrement timbrée qui déjoue sa déception en multipliant les excentricités, lors de son numéro de rendez-vous galant. Heureusement, un deuxième spectateur a pris la relève du premier, lequel n'a pas voulu jouer le jeu qui lui était demandé, une sévère remontrance du public lui ayant été signifiée. Quand on assiste à un spectacle de clowns, encore plus à une soirée cabaret, il faut s'attendre à tout, y prendre part. Krin est très très talentueuse, et sa contribution fut très remarquée.

















Krin Haglund Photo: André Bouchard


J'ai présenté mon classique numéro de lévitation de quatre spectateurs, et je suis fier de cette performance qui m'invite à reprendre le collier, remonter assurément sur scène et remettre mon spectacle sur la route. C'est comme un coup de pied au bon endroit, pour sortir de ma retraite et faire ce que doit. Puisque je rédige ce texte, je me garde une petite gêne, et ne commenterai pas davantage ma performance, espérant qu'elle aura su plaire.

























​ Fredolini Photo: Kathy  Slamen


Muriel de Zangroniz, Dominique Marier et Marie-Hélène Côté de la compagnie de création artistique Toxique Trottoir ont effectué de courts passages-interventions festifs ainsi que deux numéros fort décapants! La doyenne de la soirée, l'exquise, la ravissante et très glamour Dolorèze Léonard alias Mme Zazou s'est permise quelques apparitions savoureuses, dont l'une dans mon numéro de lévitation, avant de faire une pissante« conférence » sur les divers types de rires, démonstration à l'appui! J'ai failli en perdre mon maquillage, tellement elle m'a fait pleurer de rire.












Dans l'ordre: To,xique Trottoir et Madame Zazou Photo: André Bouchard


Les nouveaux nez Évelyne Laniel et Simon Larouche alias Ti-cul et Burn-out ont présenté un savoureux numéro de dompteur de lions, avec participation d'un spectateur. « Une soirée comme les Clowns Cabaret ça nous permet de présenter nos numéros, de nous mettre en danger, de côtoyer d'autres artistes inspirants qui ont la même passion que nous et de rencontrer le public. C'était notre deuxième participation au Clowns Cabaret et c'est toujours un plaisir d'y jouer. Ce genre de soirée est importante pour la santé du milieu clownesque montréalais. Il y a tant d'artistes créatifs et si peu d'endroits où jouer. À voir la salle comble hier soir et l'enthousiasme des spectateurs, on sent que cet événement a sa place. »















Dans l'ordre: Ti-cul et Burn-out, le duo clownesque Phil D'Ariane Photos: André Bouchard


Le duo clownesque Phil D'Ariane ( Philibert Hébert-Filion et d'Ariane Cabana) a terminé cette soirée avec un numéro musical comique digne des plus grands cabarets du monde. Ils sont drôles, frais et on gagne à les découvrir. Ils nous donnent soif d'en obtenir plus encore.

Pour ma part, il m'est très réjouissant de voir des collègues marquer un but, atteindre leur public, saisir leur spontanéité, autant les artistes en coulisses ont pleuré de rire devant certains gags de leurs collègues. Les muscles des joues ont sur travailler pour tous.Le prochain défi sera de transformer le public qui assiste à ces soirées cabaret, afin qu'il grandisse au-delà de la communauté circassienne et clownesque.Dites-vous un truc, si vous étiez absent,non seulement vous avez eu tort, mais vous pouvez vous en mordre les doigts.
Vous pourrez vous reprendre lors des exercices publics de finissants 2016 l'école de clown et comédie Francine Côté, les 3 , 4 et  5 juin prochains.

Une soirée de plus de trois heures, pour un si faible coût et autant d'éclats de rire, aurait facilement la possibilité de tenir l'affiche pour de multiples représentations. «Nous ne savions absolument pas dans quoi l'on s'aventurait.Le spectacle a grandement surpassé nos attentes. J'ai passé le week-end à tout raconter à mes amis! », de dire Geneviève Chénart, une spectatrice venue de Saint-Anne des Plaines.

















Photos: André Bouchard


Production : Kendall Savage : Savage Clowns / École de clown et de comédie Francine Côté
Mise en scène: James Keylon

Producteur depuis près de 30 ans, Frederico Boris Iuliani personnifie le drôle de clown Fredolini depuis maintenant autant d’années, en plus d’assumer la direction du Cirque national des clowns (CNC) depuis 1997.  BIOGRAPHIE COMPLÈTE ICI



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